Realm of the Sidhe

Diary of your sweet faery

dimanche, novembre 02, 2003

La Princesse et le Capitaine - Episode 2

La belle statue d'Athéna sur la proue du bateau ne m'a pas protégée de cette attaque impitoyable et lorsque je lève mes yeux vers le visage sculpté de la déesse, elle semble me dire "bien fait pour toi, petite...". J'essaie de me révolter, je ne suis pas si petite et je refuse d'être une prisonnière docile et soumise...
Sur le pont de ma belle frégate abîmée par les coups de canons, je marche pieds nus, je n'ai même pas eu le temps de mettre des souliers convenables qui auraient masqué la vue inconvenante de mes chevilles à tous ces hommes déguenillés qui m'observent du coin de l'oeil.
Je vois devant moi, accoudé à la longue balustrade, le Capitaine de ces pirates qui ont abordé mon bateau... j'ai le soleil dans les yeux, mes paupières clignent et mon regard se brouille de larmes de colère et de désillusion. Je ne vois que sa silhouette, grande, élancée, des muscles fins et galbés sous ses vêtements de tissu grossier aux couleurs délavées. Sa stature est presque princière, pour un brigand et sa carrure est impressionnante. Je me sens relativement petite à côté de lui et j'espère même pouvoir passer pour une enfant de quinze ou seize ans à ses yeux. Son regard profond m'a jaugé pourtant d'un coup d'oeil, et ma beauté éclose au printemps se retrouve luxuriante et foisonnante en plein été. Il me regarde avec désir, et j'ai envie de m'opposer à lui tout autant que de m'abandonner.
Il m'entraîne par le bras à l'écart et je suis certaine qu'il m'ordonnera de me tenir désormais tranquille car je deviens son otage et qu'il demandera une rançon, je suis une princesse. Mais je vais de surprise en surprise lorsque le Capitaine me regarde de ses beaux yeux noisette, me sourit imperceptiblement et m'annonce qu'il n'a pas l'intention de me rendre ma liberté et que je deviendrai sa femme dans quelques jours. Il fait mander un prêtre qui célèbrera notre union.
Je jure, je me débats, je crie que je préfère être donnée en pâture aux requins que d'épouser un pirate, et troublée par son regard ardent sur moi, je m'élance sur le ponton et me jette par-dessus bord. J'atterris un peu étourdie dans l'eau, et je bois la tasse. Il n'y a pas de requins près de cette île mais je ne sais pas nager et mon jupon gorgé d'eau m'entraîne par le fond. Je risque fort de me noyer. Avant que ma tête ne plonge définitivement sous l'eau, je lève les yeux et vois le Capitaine, les yeux noirs, se préparant à sauter à l'eau à ma rescousse.

A suivre...