Je blogue, tu blogues ?
Après notre conversation d'hier soir, je me sens obligée de revenir sur ce que j'ai dit. M'expliquer. Je dois avouer qu'effectivement, j'aime quand tu blogues. J'aime lire tes petits billets doux, tes récits des grandes épopées de DAoC, la vie à ton boulot, tout ça... Ou bien par exemple ce que tu penses et ce que tu ressens sur notre vie à tous les deux, sur ce qu'on fait ou ne fait pas ensemble, sur tes craintes et tes espoirs, sur ce que je te fais découvrir et ce que tu voudrais me faire découvrir.
Et pourtant, je ne veux pas que ton blog devienne une obligation. Je ne veux pas que tu écrives parce que j'en ai envie et que tu n'en retires de ton côté aucun plaisir personnel. Je comprendrais qu'avec moi tout près de toi, tu trouves plus important de t'occuper de notre vie quotidienne, de notre apprentissage de la vie de couple, de nos loisirs (autre que jouer à SWG) le soir et/ou le week-end. Je comprendrais que tu veuilles arrêter, tout simplement. Et en plus, même que je t'en voudrais pas et qu'il n'y aurait même pas de vengeance terrible qui fondrait, telle un aigle aux griffes acérées, sur toi. Ou alors une toute petite vengeance sympa, si tu me demandes... C'est vrai que j'ai des vengeances qui sont plutôt cool, non ?
Pour moi, mon blog est quelque chose de spécial, que je fais autant pour toi que pour moi. C'est une réalisation de ce vieux rêve de tenir un journal et de ne pas arrêter - faute de matière, de temps et d'envie - au bout d'un nombre infime de jours ou de semaines. C'est l'une des premières choses que je fais avec plaisir pendant un aussi long laps de temps. Une chose à laquelle je m'intéresse. Une chose à laquelle je tiens. Une chose que je ne veux pas abandonner, parce qu'elle signifie pour moi tout l'amour et toute l'attention que je te portais pendant l'année où la distance nous a douloureusement séparés. Ce blog, c'est un peu l'expression de mon amour pour toi et je ne veux pas que cela s'arrête. J'ai l'impression qu'écrire ce blog représente quelque chose de symbolique, comme un tournant dans ma vie. Comme si j'arrivais à une période où je sois enfin stable, où j'ai enfin trouvé ce qui m'intéresse, celui que j'aime, la vie que je veux mener. J'ai mon blog. Mon futur mari. Ma vie. Je crois que c'est ça, j'ai l'impression de vivre enfin. Ouvrir les yeux sur le monde. Je me lance les ailes grandes ouvertes dans l'aventure. C'est à la fois terrifiant, excitant et atrocement doux. Ca me fait peur ; ça me fait envie... Cette sensation d'être adulte et libre, enfin. Mon blog en fait partie aussi. C'est à la fois un univers totalement privé et complètement public, c'est cette vie qui palpite en moi que je ne partage qu'avec toi et en même temps avec le monde entier. Peut-être est-ce que je me leurre sur ce que m'apporte le fait d'écrire un peu. Mais peut-être aussi est-ce une façon de dire que peu importe que je n'écrive jamais de grande trilogie de science fiction, ou de séries de roman à l'eau de rose, ou ce dernier projet qui m'est venu en tête. Je sais que je pourrais. Et finalement, j'écris quand même.
Je t'aime, mon coeur.
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